Projet de loi instaurant le port de l'uniforme à l'école publique

Janka Sejmas, ministre LC du gouvernement Reinsalu monta à la tribune. Mandatée par ce dernier, elle présentait une le projet de loi gouvernementale sur l'école, qui s'il ne le changerait pas radicalement, donnait le ton de l'action politique qu'il entendait entreprendre.


- Chers collègues,

En qualité de ministre de l'éducation et de la santé, j'ai l'honneur de soumettre à votre appréciation notre projet de loi gouvernemental instaurant le port de l'uniforme à l'école.

Nous estimons que cette mesure est nécessaire et qu'elle est profondément en phase avec l'école publique livadienne de ce début de siècle et nous la regardons comme une mesure de cohésion sociale.

L'offre vestimentaire a explosé et le vêtement est devenu un fort marqueur de différenciation sociale. S'il ne s'agit pas de gommer artificiellement les différences sociales, nous estimons que cette mesure d'uniformisation serait bénéfique à la quiétude mentale et intellectuelle de nos adolescents à un temps de leur vie où ceux-ci doivent pouvoir se construire sereinement. Cela leur donnerait un repère, celui d'appartenir à un groupe bien distingué, à une institution dont il pourra porter les couleurs. De même, l'uniforme permettrait d'éviter les tenues inappropriées et pour tout dire, impudiques. Nous sommes dans une société hypersexuelle, il n'est pas nécessaire de sexualiser davantage nos jeunes filles. L'école est le lieu de l'instruction, mais aussi, par extension, de l'éducation. Aussi, celle-ci se proposera la mission d'apprendre à ses ouailles qu'adapter ses vêtements à une situation, soigner son savoir-être au sein d'une institution nationale est un gage de respect à l'égard des autres et un élément essentiel d'intégration à la vie civique et sociétal.

Voici la présente loi que nous vous proposons d'adopter.

Madame la Ministre,

J'estime que votre projet de loi n'est pas nécessaire. Les différences sociales ne doivent pas se masquer sous un uniforme mais doivent être résorbées. De même, vos considérations sur la pudeur de nos filles sont déplacées car les règlements intérieurs des établissements interdisent déjà les vêtements inadéquats. Enfin, vous allez demander un effort financier très important pour nos établissements. Songez que le lycée Mitau de Livadia accueille plus de 1 200 élèves. Que de frais en perspective. Cet argent serait bien plus utile dans une véritable politique de réduction des inégalités.

Jansen, chef des Républicains, fort de sa percée électorale prit la parole avec une vigueur nouvelle.

- Madame la ministre, il est navrant que l'école publique court après les usages des écoles privées, et votre ordre moral ne nous inspire que dégôut. Faut-il vraiment que cette assemblée en soit à discuter cette de pudibonderie excessive et ridicule ? Les Livadiennes s'habillent comme elles l'entendent !

- Chers collègues, la politique sociale de mon gouvernement fera l'objet d'autres réformes, nous parlons ici principalement d'instruction publique. Les crédits nécessaires seront débloquées. Nous réfutons également l'accusation de vouloir instaurer un ordre moral. Sachons raison garder ! Et puis, en aucun cas, nous ne cherchons pas à suivre le modèle de l'école privée. Nous aimons notre école publique et nous la défendons sans esprit de chapelle et avec la seul souci de l’intérêt de nos élèves dans toutes les dimensions de leur être.

Il y eut des applaudissements sur les bancs de la majorité et en l'absence d'amendements, le projet de loi fut mis au vote.

Les quatre vingt quinze députés de la majorité votèrent en faveur du texte.

- Et le projet de loi est adopté !

Sejmas serra un poing victorieux sous son pupitre. Sa loi était passée, elle était d'une importance mineure certes mais elle offrait à la jeune femme un succès politique. On parlerait pendant des années des uniformes Sejmas.