Réformes écologiques (législature Hallais)

Le gouvernement social-libéral livadien menait deux projets de front. Il y avait d'abord la politique extérieure avec l'intention affichée de normaliser les relations avec la Biéloslavie et la Valdisky. Le second projet consistait en un grand projet écologique qui devait durablement modifier le rapport des Livadiens à leur environnement et à leurs ressources.

La loi avait été votée sans que l'Opposition ne fasse trop de difficultés, sonnée par sa défaite surprise aux élections, ne sachant trop sous quel angle attaquer l'adversaire.

La loi prévoyait de très nombreuses dispositions. Il s'agissait d'un véritable fourre-tout à vrai dire, ce que n'avait pas manqué de relever l'opposition. 

Livadia ne partait pas de zéro. Les énergies renouvelables, en particulier l'hydraulique et la géothermie fournissaient plus des deux tiers de l'énergie consommée en Livadia. On se prépara à supprimer le dernières subventions aux énergies fossiles et l'on délivra de nouvelles facilités à ces énergies, non sans détruire un vieux barrage en monts d'Ardanie qui menaçait tout un bassin biologique riche en faune et en flore.

Pêle-mêle, on prit des interdictions qui devait intervenir dans un an : retrait des pesticides les plus polluants, interdiction de production des objets jetables en plastique. On donna davantage aux grands parcs nationaux du sud non sans augmenter les amendes pour les visiteurs qui s'affranchissaient des règles. Une mesure paraissait particulièrement bizarre par son aspect écolo-patriotique : l'interdiction de la chasse du tigre blanc, animal de Russlavie introduit avec les colons livadiens et devenus symbole national. L'animal, qui n'était classé que dans la catégorie de préoccupation mineure était sanctuarisé… On ne refaisait pas les Livadiens, même quand ils étaient de gauche !

On développait également le fret ferroviaire. Un autre volet important concernait la lutte pour "sortir" la voiture des centres-villes livadiens. Livadia et Ludmilla, ls deux cités les plus touristiques de l'île avait depuis longtemps entamé cette mutation, et les reconstructions à Mitau et Levgrad avaient vu les nationalistes de Kaljulaid suivre la même logique. Cette fois-ci, on allait plus loin. Interdiction et remplacement des véhicules les plus polluants, réduction des voies de circulation dans les centres-villes historiques, fortes incitations financières pour créer des pistes cyclables, des gares cyclistes, des transports en commun propres.

Hallais était assez fière de sa pirouette. PDG du groupe automobile Kattowicy, il était difficile pour l'opposition de la caricaturer en écologiste anti-automobiles... Certes, on allait bousculer les habitudes de vie des citadins, ce serait pénible pour eux certes, mais petit-à-petit de nouveaux usages émergeraient et pour le plus grand bien… 

Si l'Opposition reconnaissait l'importance de la protection de l'environnement, Reinsalu reprocha vertement au gouvernement une loi sans cohérence interne, qui abordait un sujet qui n'était pas une priorité absolue, et qui surtout prétendait rééduquer les Livadiens non sans piétiner leurs libertés.

- Quelques mesures gadget absolument pas susceptibles de lancer une révolution écologique en Livadia ! Ce que le gouvernement fait s'appelle du green-washing Madame la Première Ministre !