Livadia, réformée par les technocrates modernistes

Toutes les réformes de l'état livadien ne relevaient pas de l'idéologie nationale-zorthodoxe, ou lansqueniste. Le Premier Fehér s'était entouré d'un personnel de technocrates. Des hommes qui avaient toujours voulu réformer le pays mais que le lent processus démocratique rendait souvent impossible. Assurément, les faiblesses de l'ordre démocratique étaient aujourd'hui compensé par cet ensemble techniciste qui permettait de réformer à tout-va le pays, les réformes ne nécessitant que la signature du Premier Fehér.

En vrac, on installa plusieurs choses : un essai des sirènes d'alarmes dans les villes chaque mercredi du premier mois, l'instauration de l'informatique dès le collège, une langue étrangère dès le primaire, la taxation très lourde du tabac, qui entrainait déjà une baisse drastique du nombre de fumeurs. D'autres mesures très pratiques en apparence pour le commun des mortels avaient malgré tout une explication qui tenait au conflit : l'instauration de la carte d'identité pour mieux contrôler la population et pour finir avec la plus populaire : la gratuité des autoroutes, qui devait être vendue dans le plan Baltijas mais qui avait été annulée après les manifestations sur la place Nikolaï. En attendant cette gratuité servait bien l'armée qui les utilisait pour déplacer ces unités

Les technocrates continuaient leurs actions : instauration d'une langue vivante dès le collège, heures supplémentaires de classe, haut débit internet sur tout le territoire, gratuité des musées le samedi, suppression d'agences d'état qui faisaient doublons etc.

Une sorte de souci hygiéniste et écologiste les animait également. A la guerre à l'automobile déjà déclarée à Ludmilla et Livadia, elle s'était invitée dans la reconstruction de Mitau et Levgrad et était également menée à Nikolaï, Reval ou Hapsal. On était allé plus loin, en interdisant les véhicules de plus de quinze ans en ville. Les transports publics "propres" eux recevaient les faveurs de l'état et des mairies, et leur accès au Livadiens étaient favorisés par le prix du ticket très bas.

La bataille contre le tabac faisait rage elle aussi. Point besoin d'infantiliser les Livadiens. La très forte taxation du tabac, produit à l'étranger, le rendait inabordables, et les consommateurs, non sans difficulté, s'en détournaient.

Cela créait des mécontentements et des frustrations mais ces technocrates n'en avaient cure, persuadés que la loi pouvait faire la coutume. "C'est pour leur bien, ils s'y feront et nous ferons des économies." De toute façon, ces mécontentements n'étaient pas audibles, la dictature rendant la vie politique atone.