Les SSL tirent la sonette d'alarme !

Les différentes notes s'accumulaient sur son bureau depuis plusieurs jours déjà et Magdalena avait pu les synthétiser.

Les tensions politiques des dernières semaines s'étaient calmés dans la capitale mais ailleurs en province tous les signaux viraient aux rouges.

Il y avait eu des vitrines de banques brisées, des insultes à l'égard de clercs, des destructions d'automobiles de chefs d'entreprise ou de personnalités politiques, et surtout des rixes entre militants de différents partis. Et puis il y avait eu cette agression violente d'un policier en civil par des radicaux, agression que l'on avait caché à la presse.  

Mais il y avait bien plus grave; Siwiek en avait désormais la certitude. A Levgrad et à Mitau, des groupuscules anarchistes et merksistes envisageait des actions violentes contre l'état. Ces gens-là étaient armés et extrêmement dangereux. Gousseva et Arkelsson eux-mêmes avaient des accointances avec certains fanatiques surveillés. La situation était très grave, la Livadia allait vers des heurts très violents au lendemain des élections.

On fit remonter les informations aux autorités compétentes avec quelques préconisations : arrestation de certains meneurs, saisies des armes et renforts militaires (!) à Mitau et à Levgrad.

Les rapports se multipliaient et ils étaient alarmants.

Divers groupuscules, à Mitau et à Levgrad étaient sur le point de tenter des coups de force. La menace était imminente ! Les "Gardes Rouges", les "milices confédérales" et les "Brigades Républicaines" s'armaient et étudiaient la faisabilité d'actions violentes..

En son for intérieur, Siwiek maudissait la pusillanimité des responsables du pays qui restaient attentistes alors qu'elle ne cessait de tirer la sonnette d'alarme

Lemberg, Premier Ministre de Livadia, découvrit sur son bureau les rapports des SSL et l'étendue du désastre. Son prédécesseur lui avoua qu'il n'avait pas osé agir pendant les élections de peur de troubler la paix civile et d'être accusé d'une tentative de coup de force.

Aussi centriste qu'il était, Lemberg avait le sens de l'Etat et savait que son service commandait de frapper fort. Son premier acte de Premier Ministre fut donc d'ordonner l'arrestation préventive de ces trois chefs de groupuscule et la saisie de leurs armes.

On agirait cette nuit pour rester discret et éviter que ces chefs ne mobilisât rapidement leurs forces...