Arrivée des exilés kalésiens

Un gigantesque avion-cargo se posa sur le tarmac de l'aéroport de Livadia. De ses entrailles sortirent près de quatre cent Kalésiens qui avaient fui leur pays avec l'armée livadienne.

Parmi eux, on comptait une majorité de femmes et d'enfants. Leurs traits étaient tirés par la fatigue mais il arboraient la mine réjouie des gens soulagés. Toutes leurs angoisses ne prenaient pas fin mais ils ne craignaient plus pour leur vie.

Il y avait aussi un certain nombre de jeunes hommes; des soldats et des officiers, mais aussi quelques uns d'âges mûrs; c'était de grands propriétaires terriens, des nantis de Kalésie, qui, hélas, avaient tout perdu.

A leur tête se tenaient Jan Kaleesh, sa famille et sa suite. L'homme était un vaincu mais il gardait sa dignité, celle d'un homme qui avait mené le bon combat, et qui ne s'était pas égaré en combattant les pleutres et les sournois.

On demanda l'asile politique.

Conformément aux engagements pris, le gouvernement livadien accorda l'asile politique aux réfugiés. Ils furent dirigés vers un centre d'accueil à Reval où l'on étudia leur situation. Après quoi, une carte de réfugié politique leur fût accordée pour deux ans, ce qui leur permettait de travailler et d'accéder aux droits que le Haut-Roi concédait aux étrangers.

La Reine de Livadia, non contente de s'occuper de ses deux jeunes enfants, apportait un soutien moral direct aux réfugiés kalésiens. C'était là sa manière de servir sa nouvelle patrie.
Elle avait reçu les mères de famille, payé les frais médicaux sur ses deniers pour les quelques enfants qui en avaient besoin, et invité leurs maris à venir en Livadia.
Deux ans après l'arrivée de ces cinq cent kalésiens, la situation était claire. Un certain nombre d'entre eux, dont Kaleesh, étaient partis, soit au pays, soit dans un pays limitrophe, et une poignée d'entre eux, coupables de délits, avaient été expulsés. Les quatre cent restants avaient obtenu la nationalité livadienne. Aussi avaient-ils du livadiaisé leur nom de famille et apprendre la langue de leur nouvelle patrie.
Cette population honnête, travailleuse et bien qualifié s'était bien intégré au pays. On les trouvait aujourd'hui à Livadia ou dans les monts d'Argentorate où ceux qui étaient propriétaires terriens s'étaient établis pour continuer à travailler la terre.